Jaffa (petit texte écrit à l’occasion d’une visite il y a quelques années)


Jaffa n’est pas pour moi visite, elle est gouffre. Elle est existence interrompue. Et quelque soit le nombre de souvenirs que j’accumule, rien n’y fait. Elle me manque, mais les rencontres ne réconfortent pas. J’y ai une maison qui ignore mon nom. Et mon grand-père y cherche une sépulture. Il lui assène qu’il est resté fidèle à la première demeure comme on reste fidèle au premier baiser. Il lui rappelle qu’avant de partir, il a enterré quelques affaires et y a oublié son coeur. Alors je marche, mais je ne sais plus dialoguer avec la mer. Et l’horizon baisse son regard à ma vue. Et les sourires prennent congés. Et je ne sais prononcer ton nom, ma ville, plus d’une fois, de peur que la seconde ne soit fatale.

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